relation rôle agentif- deuxième

Voici une proposition de synthèse pour essayer d'y voir un peu plus clair dans cette relation décidément retorse !

Lorsqu’un terme est proposé pour la relation rôle agentif, on cherche ce qui est à l’origine de la chose désignée par le terme proposé, ce qui fait que cette chose existe.

Pour cette relation, il faut proposer des verbes.

Par ailleurs il faut respecter deux contraintes

Une contrainte syntaxique :
il faut que le terme source soit en position de complément d’objet par rapport aux verbes proposés :

terme source : couteau
verbe proposé : fabriquer
fabriquer un couteau (couteau = en position de complément d’objet)

terme source : maison
verbe proposé : construire
construire une maison (idem)

terme source : livre
verbe proposé : écrire
écrire un livre (idem)

terme source : cake
verbe proposé : cuire
cuire un cake (idem)

(ici, pas d’exemples avec des COI, mais a priori ça devrait aussi fonctionner)

Une contrainte sémantique
il s’agit de donner des propositions qui répondent à la question "qu’est-ce qui a permis à l’objet d’exister ?"

-- le couteau n’existe qu’une fois fabriqué (avant c’est un possible, un projet, une ébauche)
-- la maison n’existe qu’une fois construite (idem)
-- le roman n’existe qu’une fois écrit (avant c’est soit un projet, soit à un stade plus avancé un brouillon, mais pas encore un livre)
-- le cake n’existe qu’une fois cuit (avant c’est un appareil, une pâte, mais pas encore un cake)


Enfin, dernier point, tout les "objets" sont-ils susceptibles d’être concernés par cette relation ?

les objets concrets
-- les artefacts = les objets artificiels, fabriqués par l’homme : a priori ce sont eux les mieux concernés par cette relation
-- les espèces naturelles = les objets naturels, il est possible que ça fonctionne pour certains, je n’ai pas trouvé d’exemples ou de contre-exemples pour le moment

kaput dit : "pour les espèces vivantes c'est très très difficile...
les réponses sont évidement plus faciles pour les artéfacts ou ce qui est créé par une action/volonté"
mais fait cette proposition

terme source : ipéca
verbe proposé : extraire
extraire (de) l'ipéca


les objets abstraits
-- en vrac, qualités, états, émotions, concepts
j’aurais tendance à dire que cette relation ne s’applique pas (ou peu) à cette catégorie d’objets (mais rien de bien sûr, cf notamment quelque part dans le diko un fil sur rôle agentif et émotion (ici)

voici quelques exemples (merci arnaudb !) pour des objets abstraits

terme source : ambiance
verbe proposé : créer
créer une ambiance

terme source : argumentaire
verbe proposé : construire
construire un argumentaire

terme source : intérêt
verbe proposé : susciter
susciter l'intérêt

(n’hésitez pas à apporter des corrections ou des précisions)

ça me parait fort clair

Admin a écrit:

ça me parait fort clair

tant mieux

Le tout c'est que le joueur qui ne se pose pas des questions s'y réfère !!!

Supplément à ce qui a été dit précédemment (et a été validé par l’admin),
à prendre avec plein de pincettes, parce que non validé par l’admin.

Nous avons vu que pour cette relation "rôle agentif" il fallait donner un verbe décrivant l’action qui avait été nécessaire pour donner une réalité à l’objet désigné par le terme source proposé lors de la partie. (c’est la contrainte sémantique)

Nous avons également vu que ce terme devait être complément d’objet des verbes à proposer. (c’est la contrainte syntaxique)

Je rajoute l’élément qui suit (qui je le rappelle n’a pas été validé par l’admin) :

je pense que pour être valable, le verbe proposé doit désigner une action réalisée par un agent effecteur, celui par qui l’objet devient réel.
(cela ferait une troisième contrainte que l’on pourrait appeler "la contrainte de l’agent", ou encore "la contrainte agentive")

Voici des exemples pour mieux comprendre :

-- pour maison : maison (contruire) avec comme agent le maçon
-- pour livre : livre (écrire), avec comme agent le romancier
-- pour ambiance : ambiance (créer), avec comme agent les convives (par exemple)
-- pour mot de passe : mot de passe (générer), avec comme agent l’utilisateur
-- pour ipéca : ipéca (extraire), avec comme agent la personne qui procède à l’extraction

Ce qui permet de dire des trucs style :

-- le maçon construit la maison
-- le romancier écrit le livre
-- les convives créent l’ambiance
-- l’utilisateur génère le mot de passe
-- le préparateur extrait l’ipéca, etc.


Voici maintenant un contre-exemple (attention, rappel, ceci n’est un contre-exemple qu’à la condition que cette "contrainte de l’agent" soit effectivement bien requise pour cette relation rôle agentif – ce qui pour le moment n’a pas été validé).

Imaginons que le terme proposé (le terme source) soit "maladie" ; il est tentant de proposer le verbe "attraper".

Ce verbe est transitif, il répond bien à la contrainte syntaxique :
== > attraper une maladie

Il semble répondre à la contrainte sémantique (même si c’est déjà moins évident)
Tant qu’une personne n’a pas attrapé la maladie, la maladie n’existe pas, elle n’est que potentielle (en tout cas du point de vue de la personne saine) ; par ailleurs, si l’on s’écarte du point de vue de la personne saine, pour que la maladie existe il faut bien qu’elle ait été attrapée par quelqu’un à un moment ou un autre. Donc, a première vue, "attraper" ne semble pas aberrant.

Mais quel serait l’agent pour "attraper une maladie" ?

Si je dis :

1) le malade attrape la maladie

et si je ne dis

2) le maçon construit la maison

bien que ces deux propositions soient identiques du point de vue de la structure syntaxique, elles ne le sont pas du point de vue des rôles sémantiques (qui fait quoi avec quoi).

Dans la phrase 2), le maçon effectue l’action de construire la maison, il est l’agent actif de cette construction.

Dans la phrase 1), le malade n’effectue pas l’action d’attraper la maladie, il n’est pas l’agent actif de cet "attrapage" (de cette contamination pour parler français), il le subit, il en est le patient (dans tous les sens du terme pour le coup, mais c’est bien précisément parce qu’il subit sa maladie qu’il s’appelle le patient, terme qui de façon plus général en sémantique désigne l’objet qui subit une action, par opposition à l’agent qui effectue l’action).

Donc pour maladie, quel est l’agent actif responsable de la maladie ? (puisqu’on vient de voir que ça n’était pas le malade).

C’est l’agent pathogène : virus, bactérie, système immunitaire (pour les maladies auto-immune), cholestérol, etc.

Dès lors le verbe "attraper" ne peut pas convenir, en effet, ça ferait :

maladie (attraper), avec comme agent un virus,
ce qui donnerait
-- le virus attrape la maladie (ça ne me paraît pas très bien aller, non ?)

En revanche conviendraient les termes suivants : causer, provoquer, être à l’origine de, occasionner, déterminer (merci n@t !)

-- le cholestérol provoque la cholesterolémie et les maladies cardiovasculaires
-- le virus H1N1 est à l’origine de la grippe
-- le bacille vibrio cholerae cause le choléra
-- etc.

Attention tout ce qui précède concernant la contrainte agentive n’a pas été validé par l’admin.

On va finir par adorer cette relation !!!! k@tsof !
Ne reste plus qu'à attendre que kaput valide... ou pas ?

n@t a écrit:

On va finir par adorer cette relation !!!!

Ah ben c’est sûr que le triturage de méninges, j’adore !
Et pour ça, je dois dire que la relation rôle agentif, c’est du méga-lourd, du méga-top !!!
Mais je crois qu’on n’est plus très loin de l’avoir domptée la cocotte !

Citation :

k@tsof !

, mais je ne fais que synthétiser le fruit de nos triturages de méninges à tous !

Citation :

Ne reste plus qu'à attendre que kaput valide... ou pas ?

voui !